(Bien lire au §11 que le chantier Hinkley Point, dirigé par EDF, ne souffre pas de retards) * Un projet à €24 mds * Hitachi inscrit une charge de €2,4 mds * Le Brexit a limité les marges de manoeuvre de Londres-sces par Makiko Yamazaki et Nina Chestney TOKYO/LONDRES, 17 janvier (Reuters) - Le groupe japonais Hitachi 6501.T a annoncé jeudi le gel de son projet de construction d'une centrale nucléaire en Grande-Bretagne, un chantier de 3.000 milliards de yens (24 milliards d'euros), portant un coup dur au projet de renouvellement du parc vieillissant des centrales britanniques. Cette décision intervient au surlendemain du rejet par la Chambre des Communes de l'accord de sortie de l'Union européenne négocié pendant de longs mois par la Première ministre britannique Theresa May. Le Brexit doit intervenir le 29 mars. Horizon Nuclear Power, filiale d'Hitachi, n'est pas parvenue à trouver des investisseurs privés pour contribuer au financement de ce projet de centrale à Anglesey, au Pays de Galles, censée fournir 6% de l'électricité britannique. "Nous avons pris la décision de geler ce projet du point de vue économique en tant que société privée", déclare Hitachi dans un communiqué, ajoutant avoir inscrit une charge de 300 milliards de yens dans ses comptes. Hitachi avait pressé le gouvernement britannique d'augmenter sa participation financière au projet afin de rassurer les investisseurs mais les bouleversements provoqués par la sortie imminente du pays de l'Union européenne ont limité la capacité de ce dernier à élaborer des plans, avaient précédemment rapporté des sources au fait du dossier. Hitachi avait misé sur une prise de participation, à hauteur d'un tiers chacun, d'un groupe d'investisseurs japonais et du gouvernement britannique, avaient indiqué ces sources, le tiers restant étant financé sur des fonds propres et par la dette. "Il est maintenant clair qu'il faut plus de temps pour mettre en place une structure financière pour le projet Horizon ainsi que pour créer les conditions nécessaires à la construction et à l'exploitation de centrales nucléaires", a déclaré Hitachi. Après le rejet de l'accord sur le Brexit par les députés, le Royaume-Uni cherche à savoir comment il peut quitter l'Union européenne. TROUVER DE NOUVEAUX MODÈLES DE FINANCEMENT Le gouvernement britannique a déclaré n'être pas parvenu à un accord avec Hitachi. Il a réaffirmé son attachement au renouvellement du parc nucléaire et à la recherche de nouveaux modèles de financement pour de futurs projets. Un point sera fait cet été. Londres veut remplacer les réacteurs vieillissants et les centrales à charbon polluantes, censées fermer dans les années 2020, mais les coûts élevés ont entravé la construction de nouveaux sites. Ainsi, le chantier de Hinkley Point C situé dans le sud-ouest de l'Angleterre, dirigé par EDF EDF.PA et le chinois China General Nuclear Power, a pâti de dépassements de budget. Mais l'électricien français a confirmé il y a un an le calendrier du projet. Toshiba, autre groupe japonais, a renoncé à son projet de centrale nucléaire britannique NuGen l'année dernière, après la mise en faillite de sa division nucléaire américaine Westinghouse. Horizon Nuclear Power a annoncé qu'il prendrait des mesures pour réduire sa présence à Anglesey, tout en maintenant la possibilité de reprendre le développement à l'avenir. Hitachi a par ailleurs déclaré jeudi ne pas exclure à l'avenir la vente de sa division nucléaire en Grande-Bretagne. (Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)
Hitachi gèle son projet de centrale nucléaire en Grande-Bretagne
information fournie par Reuters 17/01/2019 à 19:18
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